Thérèse Bentine et Mina Bruchon exposent à la galerie-antiquités de la Gare à Beaurepaire en Isère, jusqu'au 13 décembre 2014

Un des points communs de Thérèse Bentine et Mina Bruchon est d'arrêter le temps, rien que pour nous. C'est Mina, la cadette, qui planche en noir et blanc sur les cadrans de nos nuits blanches. Une manière peut-être d'apprivoiser la vie.
Thérèse Bentine peint en couleur les murs de nos jours. Ses supports sont en bois, ce sont des portes. Elle aussi retient la nuit, les années. Elle peint le respect, la compassion, la tendresse pour ces dos quelquefois exténués qui ne savent pas feindre, comme le ferait un visage.

Un même monde - Deux langages

A bien y regarder, n'est-ce pas à une observation de la création du monde, que nous invitent les deux artistes, les deux chercheuses ? Une même observation sans recul, sans concession, de toute la beauté, toute la complexité de la vie. Une observation, un arrêt sur image, qui nous montrent en miroir, que nous sommes tous interconnectés : Thérèse Bentine et Mina Bruchon mettent les mains dans le cambouis pour peindre notre fraternité.
Pour ce faire, chaque artiste a son langage, pour une même précision chirurchigale, une même honnêteté médicale : l'une démonte et remonte inlassablement les mécanismes et les marches du temps, alors que l'autre dépose un pansement pudique sur les blessures de l'âme éternelle.

L'univers onirique de Mina Bruchon : regarde les champignons pousser !

Le monde de Mina Bruchon a la précison de ces rêves à clés auxquels il nous est octroyé d'accéder certaines nuits. Nous embarquons avec l'artiste sur des galions fonçant, toutes voiles gonflées, vers des demains immémoriaux. Et les horloges qui égrènent le temps qui nous sépare de ce lointain accostage, ont un mécanisme hallucinant, évident et beau comme le génie.
La minutie du trait donne un mouvement, une fraîcheur irrésistible, un élan de vie, qui sont la vie elle-même. Retranscrite en noir et blanc, avec tant de nuances de gris, pour nous permettre de voir furtivement l'ombre et la lumière de notre condition d'humain, qu'on ne peut pas, comme le soleil, regarder longtemps en face, mais que l'on perçoit intuitivement comme l'exacte réalité.

La beauté des corps de Thérèse Bentine : dessine-moi la tendresse

Une oeuvre de Thérèse Bentine dans son chez soi, c'est comme une fidèle horloge comtoise qui rythme les heures et les évènements petits et grands de l'existence.
Elle donne à notre intérieur cette douce certitude de l'enracinement, ce baume sur le malheur, ce baume de petits et grands bonheurs faits de complicité avec les animaux de notre vie, la récompense d'échanger nos vêtements de dur labeur contre ceux, plus beaux, pour aller au marché rencontrer nos semblables. Tout ce qui donne à la vie ce goût inestimable.

Thérèse Bentine et Mina Bruchon exposent à la Galerie d'Art et d'antiquités de la Gare, 37, avenue Jean Jaurès à Beaurepaire - 38270 -, jusqu'au 13 décembre 2014.
On peut aussi y découvrir les portraits au crayon de Fanny.
Pour tous renseignements :
04 74 79 75 93
06 06 66 29 88