Festival d'Avignon 2023 - Du 18 au 29 juillet : Jean-Pierre Roos et Nicole Martelin, acteur.trice drômois.e, revisitent Le dernier jour d'un condamné de Victor Hugo -

Pour moi, le Festival d'Avignon sera toujours lié au Prince de Hombourg, et à la voix sublime d'Esther Ofarim,  https://www.youtube.com/watch?v=75H0E_b-LAU

Une si belle manière de faire que la Province devient Paris. Melpomène chante avec les cigales, arpente les rues de la Cité des Papes pour annoncer les créations qui feront les évènements à venir. Burlesques ou lyriques, invitant à la nostalgie ou dérangeantes, les scènes se multiplient et on ne sait plus où donner du regard et de l'esprit. Mais le miracle toujours, se produit : par la magie des mots, des voix, de la gestuelle, porté par la passion des acteurs, le passé toujours revisité a rendez-vous avec le présent, pour dessiner notre avenir. En symbiose avec les auteurs, avec les artistes, nous sommes témoins et artisans de nos lendemains.

Si j'ai voulu au préalable peindre en rose ce début de post, c'est parce que le sujet qui nous occupe nous somme de nous questionner immédiatement, abruptement. Dans l'adaptation du Dernier jour d'un condamné par Jean-Pierre Roos, dans une mise en scène de Jacques Papst, c'est selon l'acteur, notre conscience qui nous tend un miroir. Cette voix à un visage, celui de Louise Brooks. Ou plutôt non, celui de Nicole Martelin, qui a ces grands yeux noirs, ce visage fin, cette coiffure de page pas si sage.

La programmation du Festival d'Avignon 2023 ne manque pas d'épouvantables sujets de réflexions, aussi pénibles soit-elles. Voyez Clémentine Célarié, mère d'un pédophile, dans "Je suis la maman du bourreau".

Voyez aussi ce Tableau d'une exécution : texte Howard Barker // Mise en scène Agnès Régolo

Et pour faire bonne mesure, regardons Amélie Nothomb nous dérouler le conte de la Barbe-Bleue ...

Dans le soleil de l'été chauffant à blanc les gradins, ou dans l'ombre des théâtres où se transmute le plomb en or, la conscience ne fait jamais relâche. Souffrant les affres de la canicule, les saltimbanques, sans perdre courage, nous engagent à demeurer vigilants, et humains. En Avignon, les cigales font un contrepoint à la voix de Melpomène, qui nous crie de nous interroger sur notre destin d'humain, sur nos actes, sur notre intelligence du cœur. Quoi d'autre ?

Retrouvez toute la programmation du Festival d'Avignon ici :
https://festival-avignon.com/fr/edition-2023/programmation/par-date?cat=1001