Fashion Week hiver 2012-2013 : la mode avant tout

Publié le 26 février 2012 par renee-nere

Si l'on considère que la mode est une futilité, c'est oublier un peu vite qu'elle fait vivre des millions de personnes, et que son industrie et son artisanat génèrent des milliards. La mode suscite aussi du rêve et des vocations. Elle veille à son éthique, même si ses chartes sont encore assez confidentielles : les fabrications à bas prix par des ouvriers esclaves sont montrées du doigt, tout comme l'emploi pour les défilés de mannequins prépubères format brindilles menaçant de se casser à chaque pas. Assumant son image de douce folie, la Fashion Week, - la semaine de la Mode -, ne lâche rien et cela depuis... 1943 !

La Fashion week, événement planétaire commence le 27 février 2012 à Paris, après New York, Londres et Milan

Faites la mode, pas la guerre !

En 1943, alors que le conflit déchire la planète, l'Amérique, consciente de l'enjeu économique que représente le rayonnement des capitales par le seul impact de leur industrie du luxe, décide de mettre en lumière ses plus distingués stylistes de mode, à l'instar de Paris, Londres et Milan. Cette démarche est peut-être une manière de coudre un pont de strass, de sequins et de toile de parachute par-dessus l'océan du malheur. Destinée au départ aux acteurs de la profession et à leurs privilégiées clientes, la Fashion Week se répand finalement comme des effluves du N°5 de Chanel cher à Marilyn et convoque régulièrement deux fois par an, tout ceux que la mode concerne et passionne de près ou de loin dans le monde entier.

Personne ne manque à l'appel : Saint-Laurent, Gucci, Prada, Chanel ou Dior, Vivienne Westwood ou Valentino, rien que du prestigieux ! Un peu le G20 du flou, plus drôle que le sommet des Grands du monde, mais tout aussi concerné par l'avenir de l'économie, défilés à l'appui.

Fidèle à son image de douce folie visionnaire, la Fashion Week nous présente ses plus chaudes créations quand nous rêvons de soleil et de plages, et des bikinis minimalistes lorsque nous aspirons à nous retrancher dès les premiers frimas, à l'abri de la cape et des cuissardes de Barbarella.

Cette année, les Fashion Week se déroulent à New York, Londres et Milan depuis janvier 2012, pour nous présenter toutes les tendances de l'hiver 2012-2013. A Paris, le show très attendu commence le 27 février 2012.

Les défilés Marc Jacobs et Burberry à la Fashion Week

link

défilé Emporio Armani

voir tous les défilés sur Vogue.fr

Le défilé Versace à Milan

Partir du rêve pour créer une réalité

Devant certaines créations arpentant les podiums, on peut légitimement s'interroger sur le temps, le savoir-faire et l'argent investis, car les vêtements sont faits pour protéger et parer des corps humains, et non pas des cintres de costumes de théâtre. Il est vrai que ce qui nous paraissait inconcevable hier, se promène à présent dans la rue sans plus choquer personne.

Il est aussi incontestable que les parures outrées attirent les flashes et les commentaires, et sont comme les locomotives du train de la mode. Ces tenues sont faites pour frapper les esprits, parfois au-delà des espérances de leurs créateurs, lorsque leurs fantasmes vestimentaires sont copiés de pied en cape par les fashion addicts de la rue. Et le prêt-à-porter est l'Interface de ces deux mondes.

Le "Street style", qui inspire les couturiers : la mode née de la rue, elle-même inspirée des podiums : un éternel échange

Le street style des New yorkaises, londonniennes et milanaises sur Marieclaire.fr

Le street style sur Elle.fr

Cette rue justement, les couturiers s'en inspirent, et ce n'est pas un hasard si les journalistes de mode traquent les modeuses parées de leurs plus beaux atours, pour un quart d'heure de gloire aux abords des portes bien défendues des grands shows de la Fashion Week .C'est le street style né de la créativité des anonymes, et qui fera peut-être les grandes tendances de demain. Car la mode est un échange entre les podiums et la rue, et comme tous les artistes, les couturiers savent capter le futur et le génie des stars du quotidien.

Une fashion affair rondement menée

Les artisans de la mode savent aussi que la taille brindille n'est pas universelle, et que la cliente type française, pour ne citer que celle-là, tourne autour des tailles 42-44. Ainsi, depuis quelques années, les podiums font la part belle aux belles plantes aux formes généreuses, et engagent les garçons manqués à laisser de la place aux filles réussies. Ainsi, le pulpeux défilé d'Elena Miro a-t-il fait sensation lors de la Fashion Week de Milan. Par ailleurs, le salon Who's Next, grande manifestation autour du prêt-à-porter qui se déroule Porte de Versailles à Paris en janvier, a élu la belle Hyslyne Blanchon Miss Ronde 2012. Quant à Adele, la sublime et pulpeuse star de la soul, grande triomphatrice des Grammy Awards, elle pose en gloire dans le Vogue America de mars, habillée par Oscar de la Renta.