Interview de M. Michel Françaix, Député de la 3e circonscription de l'Oise

Publié le par renee-nere

M. Michel Françaix, Député de la 3e Circonscription de l'Oise

M. Michel Françaix, Député de la 3e Circonscription de l'Oise

M. Michel Françaix à l'Assemblée Nationale

M. Michel Françaix à l'Assemblée Nationale

En 2012, M.Michel Françaix, député de la 3e circonscription de l'Oise, acceptait de se présenter aux lecteurs de renée-néré.overblog. Les Français venaient alors d'élire leurs représentants à l'Assemblée Nationale. En ce printemps 2017, à la veille de l'Election Présidentielle et des Législatives, M. Françaix a bien voulu se prêter à nouveau au jeu des questions.

Renée-néré.overblog - 2012-2017 : que vous inspirent ces cinq années ?

M.Michel Françaix : le quinquennat n'est certainement pas un bloc. Le droit d'inventaire doit être utilisé, et je ne m'y oppose en aucun cas.

Mais pourtant, je veux montrer quelques exemples qui me permettent de dire : " ne comptez pas sur moi pour être un déserteur de ce qui a été fait pendant ces cinq années !"

Car, est-il indéfendable, le compte pénibilité que la droite veut supprimer, alors que nous avons encore à le consolider, que nous avons à le renforcer ? Parce que ce compte pénibilité s'attaque à une des injustices qui est celle de la différence : différence de l'espérance de vie au moment de la retraite, entre quelqu'un qui aura été médecin, avocat, député, et quelqu'un qui aura travaillé dur avec ses mains.

Indéfendable, serait la priorité donnée à l'Education Nationale, alors que la droite n'a pas arrêté de diminuer le nombre d'enseignants, abaisser l'âge de la scolarité, trier au plus tôt les enfants avant de leur avoir donné une chance, et de les mettre au travail le plus tôt possible ?

Indéfendable, la mutuelle pour chacun ? Indéfendable, la généralisation du tiers payant ? Indéfendable, le compte personnel d'activité ? Indéfendables, les nouvelles lois pour l'égalité entre les hommes et les femmes ? Indéfendable, le texte pour le mariage pour tous ?

Nous voyons bien que ce bilan peut être critiqué, mais nous voyons bien aussi que dans une période internationale où les pays voyaient plutôt leurs droits diminuer, ce ne fut pas le cas en France.

Photo : M. Michel Françaix fait visiter l'Assemblée Nationale aux collégiens de Neuilly-en-Thelle - Le blog de Michel Françaix "avoir un projet éducatif qui met en avant l'exception culturelle à la française !"

Renée-néré.overblog : Et les cinq prochaines années, que vous inspirent-elles ?

M.Michel Françaix : en tout cas, d'accompagner la transition, d'éviter la rupture. La société internationale est en période de crise. Un monde est mort, l'autre n'est pas encore né, et il faut essayer de faire ce travail pendant cette transition.

C'est quoi, les objectifs ? C'est soutenir l'activité économique, là où nous avons échoué pendant ces cinq ans, puisque le chômage a augmenté.

C'est accélérer la transition énergétique ; si l'on ne veut pas qu'un ou deux milliards de gens ne puissent plus vivre sur cette planète, parce que l'augmentation de la température, parce que des problèmes x ou y, feront que des pans entiers de la Terre ne pourront plus permettre l'existence.

C'est réfléchir à un nouveau modèle social, et vous ne m'en voudrez pas ! C'est certainement avoir un projet éducatif qui met en avant l'exception culturelle à la française !

Voilà bien des objectifs pour les cinq années à venir, qui ne sont sûrement pas simples, mais qui me paraissent être essentiels !

Photo : toutes les bonnes volontés rassemblées pour un nettoyage de printemps - Le blog de Michel Françaix

R-n.overblog : on entend souvent parler d'individualisme, de repli sur soi, de rejet de l'autre, dans la société actuelle. Qu'en pensez-vous ?

M. Michel Françaix : C'est sans doute vrai, ou c'est la bouteille à moitié vide et à moitié pleine. On voit une France repliée sur elle-même, on voit des gens éloignés de tout ce qui peut se passer autour d'eux et qui se replient dans leur égoïsme personnel. C'est la conséquence d'un mode de vie qui a changé, où la solidarité, la fraternité ne sont plus du tout à l'ordre du jour, où chacun essaie d'être dans la situation, évidemment, de survivre, ou du moins, d'être, comment pourrais-je dire cela, simplement : " si moi je m'en sors, le monde va bien".

Et puis en même temps, j'ai très confiance dans une jeunesse qui ne croit plus aux appareils des partis politiques mais qui est capable de gestes de générosité, aussi bien à l'international, de plein d'associations qui sont prêtes à se battre pour tel pays victime de la famine,  tel endroit où il faudrait construire une école. J'ai rencontré il n'y a pas longtemps, des amis qui font un travail formidable au Népal. Enfin, on peut trouver partout des gestes de générosité très importants. Dans un tissu associatif, c'est sans doute la nouvelle façon des jeunes de faire de la politique. j'allais dire : ils ont raison, parce que c'est eux qui en font vraiment, en le faisant de cette façon-là !

Photo : M. Michel Françaix - Hommage aux bénévoles des Associations.

R-n.overblog : le rejet de la politique est aussi souvent évoqué dans l'opinion. Une communauté peut-elle se passer de ses représentants, de ses leaders ?

M. Michel Françaix : je pense que le rejet de la politique est une réponse normale qui est faite, dans la mesure où on a le sentiment que les hommes et les femmes politiques ne sont pas toujours à la hauteur de l'espérance des publics, mais en même temps, on peut s'en passer, des politiques ! Demain, et dans ce cas-là, la République, la démocratie ne sont pas présentes, et on peut cultiver le plaisir de la dictature, sans que je sois persuadé que le citoyen lambda y trouverait son compte.

Oui, il faudrait plus de transparence dans la vie publique, oui il y a le même pourcentage d'hommes politiques qui ne font pas leur travail que le pourcentage d'avocats marrons, ou de médecins inconséquents. Oui, dans toutes les professions, il y a des gens qui cherchent à l'exercer honnêtement, et d'autres qui ne le font pas. Cela dit, j'aurais tendance à vous dire, c'est le même pourcentage dans n'importe quel métier, et il y a toujours une façon quand même d'y remédier : c'est que le citoyen peut éliminer l'homme politique dans lequel il n'a plus confiance, en ne votant pas pour lui la prochaine fois. Il y a beaucoup d'autres métiers où les gens peuvent tenir beaucoup plus longtemps, en ayant une activité dont l'éthique est tout à fait discutable, et qui pourrait mériter des sanctions plus importantes. Voilà. Alors, je ne nie pas que la politique peut être rejetée parfois, mais Churchill disait : " La République et la démocratie sont un mode de gouvernement très discutable, mais c'est quand même le moins mauvais."

Photo : M. Michel Françaix en commission des Affaires Culturelles à l'Assemblée Nationale - voir les vidéos sur le blog de Michel françaix

R-n.overblog : comment un homme ou une femme politique doit-il procéder pour appliquer au quotidien, ses choix et ses idées ?

M. Michel Françaix : eh bien, c'est la formule que j'utilise souvent, et qui est de dire : il faut à la fois, agir local et penser global. Donc il faut avoir une vision de la société que l'on souhaite, une vision que l'on souhaite pour les habitants, et il faut l'adapter sur le local. Il n'y a pas de contradiction ! Il n'y a pas de contradiction à accélérer le périscolaire dans une petite commune pour que les enfants ne soient pas totalement à l'abandon en dehors des périodes scolaires. Il n'y a pas de contradiction avec la volonté légitime que l'éducation soit égale pour tous, et que tout le monde puisse réussir dans la vie. Il n'y a pas de contradiction à s'intéresser à la femme seule qui ne sait pas où loger avec ses deux enfants, et qui n'en a pas les moyens ; et de vouloir une politique du logement compatible avec la société actuelle de la mixité sociale qu'il faut obtenir.

Je pourrais prendre des exemples aussi nombreux qu'ils soient, et on se rend compte que le quotidien doit être la traduction des idées que nous avons sur le plan national

 

 

 

 

L'équipe de campagne de M. Michel Françaix, candidat aux prochaines élections législatives, et M. Hicham Boulhamane, suppléant de M. Françaix, et conseiller municipal de la ville de Creil

Voir la vidéo : "une belle ambiance de campagne"

 

 

 

R-n.overblog : comment prenez-vous vos décisions importantes ? Seul, en cogitant beaucoup? En demandant conseil ? En écoutant votre coeur ? Votre intuition ?

M. Michel Françaix : vous avez gagné ! En faisant les cinq à la fois ! C'est-à-dire qu'à la fin c'est toujours une décision qu'on fait seul et on en prend la responsabilité. Mais c'est bon d'avoir écouté les interrogations des uns et des autres, c'est bon d'avoir écouté les propositions qui peuvent être faites par les gens du quotidien qui connaissent bien le dossier. C'est bon aussi d'avoir des intuitions, et ce n'est pas mal d'avoir un coup de coeur. Si tout cela va ensemble, on a même peut-être une chance de prendre une bonne décision !

Une réalisation locale : le Cinéma et salle de spectacles Mégarama à Chambly, un projet auquel M. Michel Françaix tenait particulièrement. Un bel hommage à son père, l'acteur Jean Francey.
voir la vidéo ici

R-n.overblog : Pour quelques minutes, vous êtes Aladin, et vous rencontrez le Génie de la lampe Merveilleuse. Vous pouvez formuler trois voeux, pour les cinq, dix, quinze années à venir...

M. Michel Françaix : Oui, je vais peut-être un peu vous décevoir, parce que je ne crois pas justement, ni à l'homme-miracle en politique, ni non plus à la capacité d'être dans le Grand Soir qui permettrait de passer de l'ombre à la lumière, et qui permettrait aussi à la société d'être la société rêvée, après avoir été la société dont on ne veut pas.

Je pense que c'est plutôt un effort du quotidien, même si je reste persuadé que la droite et la gauche à leur façon existent encore, qu'il y a deux visions de la France et de son destin, qu'il y a deux visions de la République, qu'il peut y avoir deux rapports à l'Etat de droit, qu'il peut y avoir deux manières différentes d'envisager l'avenir de notre modèle social.
Ceci étant, puisque vous m'y forcez un peu, je dirai : "Ah ! trouvez moyen que l'exception culturelle dans ce pays, que la langue française soit défendue, que l'ouverture vers le monde existe, que la générosité puisse être encore à l'ordre du jour."

Voilà ! il s'agit de ne jamais renoncer à ce qui fait la France, de ne pas renoncer aux valeurs qui fondent notre pacte républicain, et de ne jamais s'exposer à des conséquences irréparables, désastreuses pour les plus fragiles, comme peut-être certains partis, et particulièrement, oui, - pourquoi ne pas le nommer -, le Front National, pourrait nous y engager.

Je termine en vous disant que la politique pour moi c'est que j'aime les gens, ce n'est pas un secret ! Je prends chaque regard comme une attente, chaque visage comme un nouveau pays, chaque poignée de main comme une rencontre, chaque sourire comme une chance. Tout cela me crée une énergie incroyable ! Avec beaucoup d'autres, qui sont les acteurs du quotidien, nous essayons un tant soit peu d'améliorer la vie de nos concitoyens. C'est parce qu'on aime cette France, et qu'on aime les gens qui y vivent qu'on a envie de faire ce travail !

Photo: une belle rencontre au repas des aînés de Creil - le blog de Michel Françaix

 

 

 

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